Le salon Big Data & AI Paris récompense chaque année les projets d’intelligence artificielle et/ou du Big Data s’étant montrés les plus innovants. Le lundi 26 septembre 2022 s’est tenue la onzième édition du salon. Un jury composé de six experts en intelligence artificielle et Big Data a sélectionné quatre finalistes, qui se sont affrontés en défendant leurs projets devant une audience, au Palais des Congrès, à Paris. C’est finalement namR qui a remporté la victoire pour la finale des Start-up, alors que La Javaness a gagné celle des PME/grandes entreprises. On peut également saluer la plateforme interactive d’éco-conception et d’ACV Holis, qui s’est vu décerner un prix de la part du jury.

Le projet de namR

Le projet avec lequel namR a gagné les faveurs du jury s’appelle asknamR. Son objectif est de caractériser la totalité des 34 millions de bâtiments de France, sous près de 250 attributs : potentiel d’énergie renouvelable, enveloppe, étiquette DPE, risques climatiques, potentiel de travaux de rénovation énergétique, etc.

Il s’agit d’une plate-forme à destination principalement des entreprises et qui permet d’enrichir leurs outils data pour engager plus facilement la transition écologique, de cibler les potentiels d’action les plus intéressants et de faciliter la mise aux normes en cas de nouvelles réglementations. Après plus de quatre ans de recherche et de développement en se basant sur les technologies les plus performantes de la deeptech, la plateforme de namR est le tout premier outil français “data as a service” qui permet de décrire les territoires, l’environnement et les bâtiments français, autant qualitativement que quantitativement.

AsknamR est un outil polyvalent qui permet de faciliter de nombreuses actions :

  • Il permet aux banques de maîtriser les risques de transition pour les actifs immobiliers.
  • Il permet aux assureurs d’étudier les risques climatiques et leur évolution.
  • Pour les collectivités, il permet de planifier efficacement la transition écologique, ainsi que la résilience des territoires.
  • Il permet aux promoteurs une meilleure prise en compte de certains facteurs écologiques (par exemple la rénovation, le climat ou le solaire) dans le sourcing pour des opportunités nouvelles en matière de développement immobilier.
  • Il permet aux acteurs des secteurs du développement de l’énergie solaire et de la rénovation énergétique d’optimiser leurs projets.

Comme exemple des possibilités qu’offre asknamR, la plateforme a permis, grâce à ses données premium, de dévoiler l’intégralité des 359781 bâtiments qui sont classés E, F et G en France, dans les communes de plus de 50000 habitants. Elle a également permis de dévoiler les 3335329 bâtiments équipés d’installations solaires pour la toiture, révélant ainsi un potentiel solaire inexploité de 526 GWc. Elle a également mis en évidence 5,2 millions de bâtiments pouvant présenter un risque climatique élevé, en rapport au “retrait gonflement argile”, un risque qui avait déjà coûté plus de 9 milliards d’euros de 1990 à 2014. La plus-value mise ainsi en avant a permis de convaincre des acteurs parmi les plus importants, tels que la Société Générale ou encore Addactis, le spécialiste des logiciels actuariels, pour collaborer vis-à-vis du financement pour la transition énergétique et pour optimiser le risque assurantiel.

Avec sa victoire aux Trophées de l’innovation, namR est donc une nouvelle fois reconnu par les experts et par la sphère publique pour son projet à la fois audacieux et innovant.

Le projet de La Javaness

La Javaness a remporté la victoire de la catégorie PME/grandes entreprises grâce à son projet Project C-in.City. Il s’agit d’un projet sur trois ans, qui devra se terminer en décembre 2022. Financé par l’UE, il réunit les plus grandes villes d’Europe dans la recherche de solutions utilisant l’intelligence artificielle dans le but d’accélérer la neutralité carbone.

C-in.City permet la surveillance en temps quasiment réel des émissions de carbone, dans le but de permettre à toutes les parties concernées (citoyens, gestionnaires des villes, entreprises, ONG) d’obtenir des informations qui pourront être exploitées sur les émissions de carbone dans chacun des secteurs. Le projet a déjà été testé dans Copenhague et dans la métropole du Grand Paris.
Les outils actuels permettant de mesurer l’empreinte carbone ne permettent pas toujours d’identifier ainsi que de mesurer convenablement les dynamiques d’émissions pour le dioxyde de carbone d’un quartier à l’autre et selon les saisons. Le projet C-in.City entend y remédier en fournissant les informations additionnelles manquantes au niveau local. Il permettra de cibler précisément, à l’échelle des rues ainsi que des bâtiments, les différentes opportunités qui permettront d’avoir un impact significatif sur la progression vers la neutralité carbone.

À terme, le projet devra permettre aux villes de répondre rapidement aux questions stratégiques qu’elles pourraient se poser en matière de performances énergétiques. Où se trouvent les meilleures opportunités pour réduire les émissions de gaz à effet de sphère ? Quel sera l’impact des actions prises sur la trajectoire carbone ?

Ces deux questions seront celles auxquelles C-in.City permettra de répondre en rendant accessibles les informations sur le carbone de tout le territoire.

La plateforme Holis

L’objectif de la plateforme Holis est de fournir un outil aux entreprises, qui leur permettra de quantifier, de réduire et de communiquer toutes les données en matière d’impacts environnementaux et sociaux pour tous les biens qu’elles fabriquent.

La plateforme propose d’utiliser l’IA pour analyser le cycle de vie (ACV) des produits des entreprises. Cette méthode peut être utilisée pour évaluer l’impact d’un produit, d’un processus, d’un matériau ou encore d’une activité, sur l’ensemble de son cycle de vie. Cela permet de mesurer quatre impacts principaux : la santé humaine, l’épuisement des ressources naturelles, le changement climatique, et la biodiversité. Cela permet pour une entreprise de créer de la valeur de quatre façons différentes :

  • Cela rend possible d’identifier les différentes possibilités d’amélioration de la performance environnementale des produits à chaque moment de leur cycle de vie, ce qui permet d’optimiser l’utilisation des ressources et de rendre plus efficace les chaînes d’approvisionnement. Cela réduira les coûts globaux d’une entreprise.
  • Cela permet d’informer les preneurs de décisions d’une entreprise, leur permettant de mieux planifier leurs stratégies et de redéfinir leurs priorités en matière d’éco-conception, ou pour la reconception de produits ou encore de processus qui seront conformes aux réglementations, ainsi qu’à de meilleures normes environnementales.
  • Cela permet de sélectionner des indicateurs qui seront pertinents pour la performance environnementale, telle que des techniques mesurant le reporting ESG. Cela permettra aux entreprises d’obtenir un avantage sur leurs concurrents en étant en avance sur eux.
  • Les données pourront être utilisées pour le marketing, par exemple en formulant une allégation environnementale, en mettant en place un système d’écolabellisation ou encore en produisant une déclaration environnementale pour le produit ou en comparant les produits entre eux.

Cette année, les trophées de l’innovation du salon Big Data & IA Paris 2022 ont fait la part belle à l’écologie en récompensant des projets tournés vers la transition écologique (namR), la neutralité carbone (La Javaness) ou encore la diminution des impacts environnementaux lors de la fabrication des produits (Holis).

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