L’actualité est dominée par le conflit Ukraine-Russie. Sur le plan géopolitique, cette guerre de territoires entraîne des répercussions dans plusieurs secteurs d’activités. C’est notamment le cas dans le domaine de l’informatique et des technologies.

Ainsi, dans le cadre des sanctions diplomatiques à l’encontre de la Russie, cette dernière doit faire face à un bannissement technologique. Cette mise à l’écart porte sur de nombreux aspects de la tech. Faisons le récapitulatif des sanctions informatiques infligées à Poutine et aux entreprises russes.

Les GAFAM face à la Russie

Le monde de la tech est dirigé par les plus puissants groupes de technologie. Pour l’essentiel, Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft sont des firmes américaines. Les États-Unis ont condamné l’agression de l’Ukraine par la Russie. Il paraît alors évident que leurs compagnies se désolidarisent de cette dernière. De ce fait, Apple a d’ores et déjà annoncé qu’il ne vendrait plus sa célèbre marque à la pomme en Russie. Il ne sera donc plus possible de se procurer un Mac ou de bénéficier des services de l’Apple store ou de maintenance-réparation si vous êtes localisés en Russie. La réaction de Apple entraîne des répercussions directes sur d’autres services moins connus, mais très utilisés, comme le système de paiement Apple Pay. La Russie se retrouve aussi mise sur la touche d’un point de vue médiatique en raison du retrait des applications russes RT et Sputnik du Apple store.

Dans la même mouvance, Facebook (désormais représenté par le groupe Méta) a fermé les portes de son réseau social à la Russie. Pour un citoyen russe, exploiter les services de Google depuis un téléphone Android n’est plus possible. Même si le recours à un réseau virtuel private network (VPN) reste envisageable. De même, Snapchat a également fermé ses services. Avec le bannissement de la Russie par Google, c’est aussi l’absence de publicités pour toutes les plateformes affiliées et par voie de fait une perte considérable de flux monétaire pour les entreprises russes. Outre les GAFAM, il existe d’autres groupes qui marquent leur soutien à l’Ukraine comme le réseau social chinois Tiktok.

Pour l’heure, la Russie dispose de voies de contournement des GAFAM et n’est pas entièrement dépendante des firmes de la Silicon Valley. Elle pourra efficacement se contenter de ses géants locaux comme Yade et Votante ou exploiter ses relations diplomatiques pour implémenter les services de Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi.

Le retrait des équipementiers

Dans une infrastructure numérique, on retrouve une partie matérielle hardware et une infrastructure virtuelle qui permettent d’exploiter le système. Dans l’univers technologique, aucun État n’a le monopole des équipements. Il existe peu de firmes qui cumulent les deux parties de l’écosystème numérique. Sur le volet des infrastructures dédiées aux réseaux, il est plus commun de parler de Cisco ou de Dell. À la suite du conflit ukrainien, Dell et Cisco ont annoncé leur retrait du marché russe. En outre, ils ne fourniront plus non plus de matériel aux sociétés russes. D’autre part, concernant la partie logicielle, la Russie ne pourra plus obtenir de renouvellement de ses licences pour certaines applications et logiciels essentiels. Dans la liste des éditeurs logiciels qui accentuent l’isolation technologique de la Russie, il faut compter sur Microsoft, Adobe, Oracle ou SAP.

Les pionniers dans le montage et l’assemblage de processeurs ainsi que la fourniture de semi-conducteurs ou de puces comme IBM, Intel, Sony se sont également retirés du marché russe. Quant au constructeur Lenovo, acteur majeur des wearables, des serveurs ou même des supercalculateurs, sa nouvelle affiliation américaine l’a aussi obligé à abandonner le territoire russe.

Les blocages bancaires

Du côté bancaire, on compte par exemple PayPal. Le multimilliardaire Elon Musk a fait le choix de bannir la Russie de son système. Ainsi, le système monétaire de la Russie ne peut plus exploiter Xoom ou tout autre service rattaché à un compte PayPal. Les sanctions financières ont aussi un segment technologique, car la plupart des systèmes bancaires font appel à des procédés cryptographiques pour la sécurisation des transactions monétaires.

Plus spécifiquement, la Russie ne peut plus exploiter les atouts de la plateforme SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) dont l’adoption facilitait grandement les communications bancaires internationales. En conséquence, la plupart des exportations ou des importations en direction de la Russie peuvent être bloquées. En revanche, la nation de Poutine n’est pas si défavorisée, car le système Swift est une infrastructure dans laquelle la Russie détient un contrôle non négligeable. Il va sans dire que le rapprochement avec le système chinois est envisageable.

Par ailleurs, Les États-Unis et l’Europe ne sont pas les seules régions du monde à exclure la Russie des ressources technologiques bancaires. Les entreprises israéliennes réputées pour leurs technologies de pointe ont également expulsé la Russie de leurs réseaux. Ainsi, Fiverr, Wix, Playtika, Tipalti ou même Payoneer ne sont plus accessibles pour les Russes.

Les autres services dans la tech

Côté téléphonie, la plupart des constructeurs de téléphonie mobile délaissent le marché russe. Hormis l’iPhone, les téléphones Samsung sont aussi indisponibles. Netflix, et Spotify ont également restreint leur accès tandis que Twitter est bloqué pour les internautes russes.

Parmi les géants de la Silicon Valley, Amazon a accentué ses sanctions contre la Russie malgré son faible déploiement sur le territoire de l’ouest. Techniquement, la livraison des produits Amazon vers le territoire Russe n’est plus autorisée. De plus, l’inscription ainsi que l’accès aux données stockées dans le cloud Amazon web services deviennent indisponibles pour les utilisateurs russes. Par ailleurs, les connexions satellitaires ainsi que les comptes des abonnés au service de streaming Amazon prime sont suspendus. Il est évident que le Cloud computing est essentiel dans l’environnement numérique moderne. En conséquence, ces sanctions technologiques pourraient être d’un grand impact sur le développement de la Russie.

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